Voici revenu le temps des élections. Des élections sociales
comme expression concrète d’une démocratie économique et sociale !
Imparfaite et inachevée certes, mais nécessaire.
Elles vont d’abord et avant tout « sanctionner »
le travail de délégués sur le terrain des entreprises. Des femmes et des hommes
qui ont pris le risque et la responsabilité de prendre la parole au nom de
leurs camarades. Avant toutes choses, il s’agit de saluer cet engagement qui
coûte souvent en temps pris sur la vie de famille, en énergie et parfois en
possibilité d’avancement et de carrière. Là où il se déroule le scrutin
mesurera l’adhésion de ceux qui iront voter à la manière dont ils auront été
défendus. C’est en fonction des résultats dans chaque entreprise que le vote
des travailleurs mérite d’être analysé. Nous le ferons, dans les ateliers, les
bureaux et nos sections professionnelles. Ce n’est pourtant pas ce qui fera
l’actualité des médias.
Pour les gazettes et les rédactions, les élections sociales
sont un thermomètre de la représentativité des organisations syndicales.
D’autres instruments existent : le nombre d’affiliés, le nombre de
« dossiers chômage » traités, la capacité de mobilisation… Ils sont
beaucoup moins populaires. En ces matières pourtant, nous faisons la course en
tête !
L’instrument des
élections sociales est fragile et très
approximatif. D’abord parce que le suffrage social n’est ni obligatoire ni
universel, loin de là. Moins de la moitié des travailleurs de notre régionale
auront le droit de voter. En effet, l’élection n’est organisée que dans les
entreprises de plus de 50 travailleurs (et encore !). Il n’a pas cours
dans la plupart des services publics. Cette réalité fausse les conclusions
tirées des résultats. Dans l’enseignement ou les soins de santé, dans le
secteur non-marchand en général, on vote dans le « libre » alors que
la représentation des travailleurs est organisée différemment dans le secteur
public. Si la FGTB progresse aussi dans le secteur privé catholique, elle ne domine
pas le paysage syndical. La représentation de l’ensemble du secteur, au départ
des scores du l’élection sociale fausse donc l’image globale parce qu’elle ne
tient pas compte du poids de la CGSP dans le secteur public. Par ailleurs, la
lecture des résultats se fonde sur une comparaison avec les élections précédentes…
alors que le paysage économique change énormément en quatre années. Cette fois,
la crise financière est passée par là.
Certaines entreprises ont disparu. La FGTB se présentent dans d’autres
d’où elle était absente. Fin mai, au moment de tirer les enseignements du
scrutin, il y a fort à parier que toutes les organisations syndicales
trouveront des motifs de satisfactions parce qu’on comparera des réalités pas
toujours comparables, objectivement. Ce qui est objectif, par contre, c’est que
le nombre de nos candidats sera plus élevé qu’il y a quatre ans. C’est une
bonne nouvelle. Les vocations continuent de naître !
L’addition des résultats dans les entreprises concernées
sera l’occasion d’une bataille d’image autour de variations globales très
limitées… C’est une loi du genre.
Le plus important est sans doute ailleurs. Dans l’engagement
de nouveaux militants, cela a été souligné.
Peut-être est-il surtout dans la capacité qu’auront eu nos
équipes à mettre à profit la campagne électorale pour propager les valeurs de
la FGTB, celles qui font la différence avec ses « concurrents ». Pour
populariser aussi nos alternatives. Pour s’expliquer sur la vision que nous
partageons de la société et sur la nécessité de la transformer radicalement.
Voter pour des candidats d’une liste plutôt que pour ceux d’une autre est aussi
un choix politique, au sens noble du terme. C’est adhérer à un projet. Le nôtre
est, tout entier, contenu dans une « déclaration de principes » que
nous portons, le poing levé, comme notre couleur rouge : haut et fiers !
Daniel Richard
Secrétaire régional interprofessionnel
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